Titre :
Candidoses vulvovaginales : Facteurs de risque, Résistance aux antifongiques et Dépistage moléculaire du gène de résistance ERG11 des souches de Candida albicans face aux antifongiques azolés, Ouagadougou, Burkina Faso

La candidose vulvovaginale est la deuxième cause d’infection génitale chez la femme. On estime qu’environ soixante-quinze pour cent (75%) des femmes en âge de procréer auraient au moins un épisode au cours de leur vie. Au Burkina Faso, en 2018, on estimait 1,4 millions de femmes touchées. Ce qui constitue un véritable problème de santé publique. Bien que Candida albicans soit l’agent pathogène majoritaire, d’autres espèces de Candida sont également isolées. Des facteurs de risques liés à l’hôte et à ses comportements favoriseraient la survenue de ces affections. Les antifongiques utilisés en première intention sont les azolés. Au cours de ces dernières décennies, leur résistance s’est accrue. Cette résistance intervient par divers mécanismes moléculaires dont l’altération de la lanostérol 14-α-déméthylase codée par le gène ERG11. Les objectifs de cette thèse étaient de décrire les profils de résistance face aux antifongiques des espèces de Candida, de détecter le gène ERG11 impliqué dans les mécanismes moléculaires et de déterminer les facteurs de risques favorisant les candidoses vulvovaginales à l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO), Burkina Faso.
Méthodologie : Il s’est agi d’une étude transversale de Janvier 2018 à Décembre 2022. A partir de prélèvements vulvovaginaux, les espèces de Candida ont été identifiées grâce au milieu ChromID® Candida Agar et à la galerie API® Candida. La méthode de diffusion de disque en milieu gélosé Kirby – Bauer été utilisé pour l’antifongigramme. Le gène ERG11p a été déterminé par PCR classique. Un questionnaire a été réalisé pour recueillir les informations sur les facteurs de risque. Le test Chi2 et le test de Fisher avec un niveau de confiance à 95% étaient utilisés.
Résultats : Au total, 4791 femmes ont été prélevées. La tranche d’âge de 20 – 29 ans était la plus représentative. Les femmes enceintes représentaient 28,76% de la population d’étude. Celles au deuxième trimestre de leur grossesse avaient plus d’infections à Candida. Candida albicans était l’espèce la plus isolée (55,12%) suivi de Candida glabrata (27,64%). Le clotrimazole (45,70%), le fluconazole (45,20%) et le miconazole (23,70%) étaient les plus inactifs. Le gène ERG11 mutant a été détecté chez 9,79% des souches de C. albicans résistantes aux azolés. Il existe une corrélation entre l’état de grossesse, le diabète, le manque d’hygiène et la survenue des candidoses.
Conclusion : Il convient de toujours prendre en compte les résultats de l’antifongigramme en fonction de l’espèce afin d’éviter les résistances aux antifongiques associées aux candidoses vulvovaginales.

Categories:

Tags: